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 Lugner-Denuziant : Rencontrard avec un canard

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AuteurMessage
Ana L. Knapcynescu
Journaliste
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Ana L. Knapcynescu


Nombre de messages : 43
Age : 33
Localisation : Piedne, Abalecon
Date d'inscription : 10/06/2007

Lugner-Denuziant : Rencontrard avec un canard Empty
MessageSujet: Lugner-Denuziant : Rencontrard avec un canard   Lugner-Denuziant : Rencontrard avec un canard Icon_minitimeJeu 4 Oct - 1:14

Le Lugner-Denuziant

Le Journal qui sort la vérité
de dessous le caniveau


Rencontrard avec un canard

Erica Lahan

Impertinente Duchesse par le passé,
La journaleuse n’a pas dit son mot dernier !


Son nom est Erica, Erica Lahan. Armée d’une plume acérée, elle fit trembler par le passé les petits et les grands du Belondor, glissant des barricades dans la ponctuation et des fusillades dans les titre-chocs de son Impertinent. Mais voilà : Duchesse n’est plus, trop dérangeante, trop belle figure pour l’opposition. Réfugiée à Abalecon, la jeune journaliste Silverlandaise, récemment divorcée de François d’Ecosient, parle de son aventure belondaure…


Ana Liefde Knapcynescy
Hello ma belle, dis-moi qu'est-ce que ça fait d'être la première réfugiée politique belondaure ?

Erica Lahan
C’est très plaisant dans un certain sens de savoir que vous avez réussi à gêner un état qui a décidé de devenir une dictature décomplexé : je me suis toujours élevée contre l'arbitraire et les abus de pouvoir, et il est évident qu'un pouvoir autoritaire ne pouvait me tolérer plus longtemps. Je trouve cela flatteur en vérité
A.L.K.
N'est-ce pas quand même un peu... frustrant de s'être battue autant pour plus de démocratie et en arriver là ?

E.L.
Certes, mais au moins je sais que je n'aurai pas à rougir de ce que j'ai fait. Je me suis battue pour mes idées, je n'ai jamais changé de ligne, à la différence de certains qui ont préféré trahir leurs idéaux pour une place au soleil, un titre, une décoration, un strapontin… Evidemment il est navrant de voir le Belondor se radicaliser encore plus qu'avant mon arrivée, mais il est flagrant de constater que certains citoyens ont préféré quitter le Belondor, à l'annonce de ma déchéance. ces citoyens là ont estimé qu'ils ne pouvaient rester dans un état où leur souverain leur ment tout le temps, renie sa parole et complote pour renverser les institutions, abroger la constitution afin d'avoir toujours plus de pouvoirs. C'est encourageant.
A.L.K.
Justement, comment explique-tu ce revirement soudain de l'Empereur ? Est-ce la première fois qu'il essaie de reprendre pouvoir ?

E.L.
En fait, je dirai que son attitude est enfin logique. Jusqu'à ce coup d'état, l'empereur n'a eu de cesse d'accaparer toujours plus de pouvoirs, mais sans oser vraiment le dire, comme s'il était complexé. Il tentait de faire croire -sans convaincre personne et surtout pas lui !- que le Belondor était la "première démocratie du micromonde" ! Et lorsque la constitution a été révisée par la CIJ, à l'époque où j'étais garde des sceaux -une constitution qui, tout en laissant un énorme pouvoir à l'empereur favorisait l'équilibre et la séparation des pouvoirs- l'empereur n'a jamais digéré que la justice lui échappe : le pouvoir judiciaire était devenu indépendant. Un pouvoir indépendant lui était insupportable ! Il y a eu une première grosse tentative de "coup de force" : il avait eu dans l'idée d'"imposer" ce qu'il appelait "la démocratie". La CIJ avait fait front ainsi que des hommes politiques courageux, et cette fois-ci l'empereur avait reculé. Bref. Ce coup d'état, qui n’a eu pour seul effet concret de donner les pleins pouvoirs à l'empereur, n'est que pure logique et aboutissement de ses nombreux efforts pour casser l'équilibre et la séparation des pouvoirs. Le Belondor retombe dans un état de dictature : tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains d'un seul : l'empereur.
A.L.K.
Et qu'en est-il de Gélèbre ?

E.L.
Gélèbre ? "Qui connaît Gélèbre ?" Franchement ? Soit disant il s'agirait d'une nation, "la troisième puissance économique et micromondiale". Je me demande ce qui permet d'avancer cela ! D’autant plus que cette "nation" est apparue comme par magie pour, soit disant, "menacer le Belondor". De fait, l'empereur a justifié un coup d'état pour faire face à cette "menace fantôme". Mais une nation dont personne n'avait jusque là entendu parler peut-elle être sérieusement considérée comme une menace ?
A.L.K.
Et la population croit-elle à cette "chimère" ?

E.L.
Et bien le gouvernement, l'état, représenté par l'empereur, tentent de nous le faire croire par force communiqué, mais c'est là niquer les belondaures ! Il est intéressant de noter que le gouvernement s'est efforcé de mettre la main sur les medias : les TV publique et privée sont totalement inféodées à l'état et un nouvel organe de presse ("le monde impérial"), dépendant du département de la sécurité du consulat à l'intérieur, vient d'être créé. Il est clair que l'état veut faire relayer sa propagande par tous les relais possibles. Les rares journaux libres sont censurés de façon plus ou moins subtiles : on intente une action en justice contre un journal ou on déchoit la rédactrice en chef d'un grand journal politique satirique. Il est flagrant que l'état tienne à faire croire à l'existence de Gélèbre, afin de justifier le coup d'état et la prise des pleins pouvoirs. Un état qui se veut totalitaire justifie toujours son action la perte des libertés par l'existence (réelle ou supposée, voire imaginaire) d'un ennemi.
A.L.K.
Comment explique-tu, justement, que toi et Ben Martinus aient été déchus de votre nationalité, et non Rakel Svalen ou Adalbert de Talleyrand ? A-t-on finalement retrouvé la loi sur la double nationalité dans un fond de tiroir ?

E.L.
Il est clair que le vieil adage bouddhinste "deux poids deux mesures" soit d'usage au Belondor. Pour ma part, je n'ai jamais entendu parler d'une telle loi, et si elle existe il faut creuser longtemps pour la chercher. Mais, comme ça l'arrange, l'état belondaure sait faire des exceptions… ou des exemples.
A.L.K.
C'est selon... Herm, pardon ! Mais que dire des circonstances du divorce ? N'était-ce pas quelque peu... rapide?

E.L.
Ha oui, le divorce… parlons-en ! (elle rit.) Il est intéressant d'expliquer pour vos lecteurs que si le Belondor est avancé technologiquement, c'est uniquement et surtout dans le domaine de l'armement. Mais quant aux lois sociales, quant aux mœurs, l'empire est l'état le plus rétrograde du micromonde ! En consultant le code impérial, j'ai eu la surprise de découvrir que le statut des femmes était quelque peu inférieur aux hommes. Florilège :

Titre VI: Du Mariage, de ses obligations et droits.
Article 78: Les obligations des époux seront celles de respect, d'assistance mutuelle et de responsabilité conjointe devant toute obligation conclue par le couple. La conjointe a obligation de prendre le nom de famille de son époux et d'obéissance à son mari.


En clair, la femme est censée obéir à son mari et la boucler. Oui, cependant ceux qui me connaissent savent que cette attitude n'est pas du tout mon genre. Cela ne m'a pas empêchée, même après mon mariage avec le duc François d'Ecosient (deuxième fortune du Belondor) et aujourd'hui Archiduc de Quentrum et chef du gouvernement belondaure, cela ne m'a pas empêchée disais-je de diriger mon journal et de critiquer ce qui me paraissait ne pas aller, ainsi que de devenir garde des sceaux, c’est-à-dire représentante du pouvoir judiciaire. Lors du coup d'état, je me suis évidemment élevée contre ce retour à l'arbitraire et à la dictature. Les institutions dissoutes par le coup d'état, j'avais été expulsée de la CIJ par la police sans que mon "homme" n'ait daigné réagir. Finalement libérée de ma fonction de garde des sceaux par la force des choses et des baïonnettes, j'ai décidé d'adhérer au MSP, parti de centre gauche et seul parti d'opposition. Mon mari l'Archiduc de Quentrum, qui avait rejoint le camp impérial, m'avait plusieurs fois menacée si je persistais à adhérer au MSP. Enfin, n'y tenant plus, je suis partie en lui laissant un billet mentionnant : "C'est l'empereur ou moi". La suite, vous en avez entendu parler : mon ex mari a su choisir, il a demandé le divorce. Cependant la loi n'a pas été respectée dans la procédure engagée par mon ex mari.
A.L.K.
Comment ça?

E.L.
Alors, tout d'abord, je ne résiste pas au plaisir de vous citer un autre florilège du code impérial :

Titre VII: Du divorce
Article 81: Tout membre d'un couple ayant contracté un mariage légal pourra demander le divorce auprès du Ministère de l'Intérieur. Néanmoins, pour les femmes, celui-ci est soumis à certaines restrictions:
- violence conjugale
- adultère du conjoint commis dans l'enceinte familiale
- manquement à ses devoirs de père
- violence à l'égard des enfants
Si aucune de ces infractions n'a été commise par le mari, la demande de son épouse sera considérée comme nulle et non avenue.


Vous voyez le topo ? Une femme ne peut divorcer à moins de ces motifs, le mari, lui, a la liberté de demander le divorce pour des motifs beaucoup plus larges. Cependant, comme je l'ai dit plus haut, mon ex mari n'a pas respecté la loi :

Article 82: Toute demande de divorce devra être motivée et sera soumise à une conciliation auprès de la cour de justice.

Or, mon ex mari a demandé à un haut membre du clergé syiste de prononcer le divorce. Je ne crois pas que mon ex ait réellement motivée sa demande.
A.L.K.
Une insinuation de l'Eglise dans la société civile, donc?

E.L.
Voilà, c'est cela même ! Et, en violation flagrante de la loi, puisque aucune demande de conciliation n'a été notifiée devant une quelconque cour de justice. Le divorce a été prononcé en moins de deux, peu de temps après la demande de mon ex mari auprès du clergé. Comme quoi, on sait aller vite
A.L.K.
Question indiscrète : étais-tu déjà en relation avec Ben Martinus avant le divorce?

E.L.
Pas du tout, non ! Ben Martinus est un homme charmant qui, certes, me faisait parfois du charme mais je suis fidèle une fois mariée. Cependant, il est évident que Ben m'a ouvert les yeux : mon ex mari préfère le pouvoir, son ambition à l'amour de sa femme. Sa décision ne m'a guère surprise mais tout de même attristée. Comme quoi, on peut sacrifier son épouse à son ambition… Je comprends maintenant que je n'ai jamais aimé François : il n'a jamais su dire non à la tentation du pouvoir. Il voulait rester "dans le camp des vainqueurs".
A.L.K.
Pourquoi l'avoir épousé dans ce cas ? Certains murmurent que seul le titre de Duchesse t'intéressais en lui...

E.L.
Hmmm, c'est compliqué. À l'origine j'étais journaliste silverlandaise, et François a affirmé aimer mon travail. Il m'avait proposé de venir travailler pour lui et de reprendre son FG-Journal (fort mauvais). Je l'ai transformé en impertinent par la suite. Ensuite, peu à peu, il m'a parlé de mariage. L’impératrice, quant à elle, me parlait de bébé avec une insistance que je trouve encore suspecte aujourd'hui. À l'époque François, bien que moins brillant que d'autres, avait un certain charme et il n'hésitait pas à se mouiller, notamment pour contrer parfois l'empereur. Je ne le voyais pas en futur béni-oui-oui, pro-impérial qu'il est devenu maintenant. Et puis le titre m'assurait une sécurité, l'indépendance et les relations nécessaires pour pouvoir continuer à écrire. Au début nous nous sommes aimés, en tout cas, moi, oui. Mais peu à peu, et surtout au moment du coup d'état, ça s’est détérioré. Il ne s'est pas beaucoup manifesté, il ne m'a pas aidée quand j'ai été chassée de la CIJ par la police, il n'est pas plus intervenu quand j'ai été censurée à la TV. Il voulait que j'aille le rejoindre dans son chalet de Saint-Marc, il ne parlait que de futilité alors que le Belondor était menacé par un coup d'état, alors que l'arbitraire régnait partout. Et pire : il voulait me soumettre, me rappelant le code impérial. Une épouse se devait d'être soumise à son mari… Peu à peu, j'ai découvert le véritable visage de François.
A.L.K.
Il me reste une dernière question et tu pourras aller bouter le feu à tes robes impériales en paix… A quand le mariage ?

E.L.
Le mariage ? (moment de réflexion) Haaaa, le mariage ! Vous verrez bien. (rire)
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