Bonsoir ! Ce premier cours sera consacré à la circulation de l'information : "de la dépêche d'agence à l'article". D'autres cours suivront sur l'écriture journalistique-"comment résumer une information".
De la dépêche à l'article :
A la source de l'information, en amont, on trouve les agences de presse : celle du congrés micromondial de la presse, une première dans le micromonde, commence à devenir un véritable "moulin à nouvelles" qui alimentent les publications de la presse écrite avec des dépêches.
1)En amont, donc, avant toute écriture d'article, on trouve la dépêche.
Comment fonctionne la dépêche d'agence de presse ?
Sur les lieux, l'informateur alerte l'agence dès qu'il a connaissance d'un événement, et si l'événement est d'importance, il va le suivre jusqu'à l'exposé complet des circonstances suivant une progression systématique. On recherche dans chaque dépêche le message essentiel et les questions de références se rapportant à l'événement choisi.
Message essentiel : Idée, information première que l'on souhaite donner. Un article informatif, et tout particulièrement une dépêche, est construit selon la structure de la pyramide inversée:
- le premier paragraphe répond aux questions de bases: qui, quoi, quand, où.
- les paragraphes qui suivent apportent des développements, dans un ordre décroissant d'importance.
En fonction de la place disponible et de l'importance que l'on souhaite accorder à l'information, on retranchera les paragraphes depuis la fin, jusqu'à ne laisser que le premier paragraphe.
Questions de référence : Questions auxquelles doit répondre tout message informatif: qui, quoi, où, quand, comment, pourquoi
2)En aval, l'article.
Plusieurs types d'articles peuvent ensuite être réalisés : la brève, le filet, et la mouture.
La brève
C'est le genre informatif le plus court, l'information y est réduite à sa plus simple expression. "Objective" et "personnelle".
- c'est de l'information brute, sans aucun commentaire, condensée en un minimum de mots, cinq à dix lignes en une phrase ou deux formant un seul paragraphe.
- elle répond aux questions clés : qui ? / quoi ? / où ? / quand ?, éventuellement comment ? et pourquoi ?
- elle n'a pas de titre, mais elle peut être surmontée de mots-repères ("Etranger", "Economie", etc.) ou comportée une sorte de titre qui constitue en la première phrase imprimée en gras.
- elle est précédée d'un signe typographique d'appel : puce (ronde, carrée... blanche, noire...) ou d'un tiret
- les premiers mots, si possible significatifs (le sujet de l'information), sont soulignés, en gras, en italique ou en capitales.- en aval, l'article : brève, filet, mouture
- les brèves sont souvent regroupées en "rivière" sous un titre de rubrique ("En bref", "Bref Economie, etc.).
Exercice 1 : Brève mal rédigée
Au cours de son assemblée générale annuelle, le 27 novembre, la Société des Amis de la Nature du Belondor a notamment débattu des mesures à prendre à la suite de l'incendie, en août dernier, de son abri du col des Bourges. Elle a décidé de le reconstruire d'ici à deux ans.
Corrigé :
L'abri du col des Bourges sera reconstruit d'ici à deux ans a décidé la société des Amis de la nature du Belondor, au cours de son assemblée générale du 27 novembre. L'abri avait été détruit par un incendie en août dernier.
Rédiger une brève est un excellent exercice pour apprendre à synthétiser et hiérarchiser l'information. Cela revient à se poser la question :
- si j'enlève ça, est-ce que l'information reste malgré tout compréhensible et juste ?
EXERCICE 2 : RESUMER L'ARTICLE SUIVANT SOUS FORME DE BREVE (Dégagez les faits et présentez-les sous la forme d'une brève de 5 lignes). a renvoyer par mp à Erica D'Ecosient avant vendredi soir, 18h00.
Minorités
Des soldats impériaux provoquent une émeute halawiste :
Des milliers d'émeutiers ont été dispersés hier, mardi 26 décembre, par des bombes à eau, larguées par l'aviation, sur ordre du Grand Moff, prince Ismarkus d'Eslagne.
L'émeute aurait été causée par la provocation de deux soldats de l'armée impériale à l'encontre de civils halawistes-une femme et un enfant-qu'ils auraient qualifiés de « sauvages ». Depuis la nomination du préfet Heerburus, il semble que l'armée et la police pensent pouvoir se livrer à des exactions gratuites envers les minorités non syistes, et ce, en toute impunité. Des blagues pas drôles bien nauséabondes, que l'on croyait disparues, refont surface ; des citoyens n'osent plus partir aux sports d'hiver, de peur de se voir demander leurs papiers à cause de leur teint devenu bronzé...Car, chez la police version Heerburus, on cogne d'abord, et on questionne ensuite...Le délit de « sale gueule , quoique non écrit, est décidément à la mode...L'article 10, du titre II(« Du respect du corps humain »)du code impérial n' assure-t-il pas « la primauté de la personne », interdisant « toute atteinte à la dignité de celle-ci » et garantissant « le respect de l'être humain dès le commencement de sa vie » ?
La loi sur la police est promulguée dans l'urgence avant débat, « à titre provisoire » par l'empereur. Quelle chance pour notre préfet qui voit ses lois rapidement promulguées. D'autres projets-plus « civiles » et moins « martiaux », moins axés sur le sécuritaire-ne bénéficient malheureusement pas d'un tel traitement de faveur.
« Les circonstances exigent de telles mesures », s'explique sa Majesté, justifiant l'adoption rapide du texte sur la police. Mais n'y a-t-il pas urgence pour la justice ou les lois sociales ?...Question de priorité, sans doute... Le Belondor aurait-il choisi « les canons et les matraques, pas le beurre » ?
Cette situation à l'encontre des minorités non syistes semble contredire les récents décrets impériaux en faveur des religions « invitées », autres que le Syisme. Sa Majesté, qui a nommé M. Heerburus préfet délégué à la sécurité, reprendrait-elle d'une main ce qu'elle donne de l'autre ? Car, le PNS a tout intérêt à ce que ce genre de situation perdure, pour justifier de nouvelles mesures toujours plus répressives. Chacun sait que ce type de parti trouve sa force et sa raison d'être en entretenant la peur, la haine et l'instabilité...
(source : "L'Impertinent" Mer 27 Déc 2006, numero 2.)
Autres types d'articles :
Le filet
- Comme la brève, c'est une information courte sans commentaire, mais dont l'importance justifie un titre séparé.
- il répond aux mêmes questions mais donne aussi des éléments du pourquoi et du comment.
- il est donc un peu plus long, mais dépasse rarement trois paragraphes (soit 25 lignes) sur une seule colonne
- les filets peuvent être aussi regroupés en "rivière"
- souvent, c'est une dépêche d'agence reproduite sans changement, mais la plupart des journaux refont les titres et récrivent la dépêche dans un style "maison".
-La mouture
C'est la réécriture en un seul article d'informations reçues séparément, provenant soit d'une même source (AFP) ou de plusieurs (agences, correspondants, communiqués, etc.)
- refonte d'informations d'origines diverses qui se chevauchent, parfois se contredisent... la mouture demande une grande rigueur, l'esprit de synthèse et la connaissance du sujet.
- elle est strictement informative, sans commentaire mais en général plus complexe et plus longue que le filet (environ 20 à 100 lignes dactylographiées)
- le montage en est la forme la plus simple : on met bout à bout des parties de dépêches en ajoutant les transitions et en complétant par des rappels ou des explications si nécessaires.
Voilà. C'est tout pour aujourd'hui. Prochain cours(date encore indéterminée) : résumer une information.
Bonsoir. Merci de votre attention.