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 Lugner-Denuziant : De pire Empire

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AuteurMessage
Ana L. Knapcynescu
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Ana L. Knapcynescu


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MessageSujet: Lugner-Denuziant : De pire Empire   Lugner-Denuziant : De pire Empire Icon_minitimeDim 21 Oct - 14:23

Le Lugner-Denuziant

Le Journal qui sort la vérité
de dessous le caniveau


De pire Empire

Par A.L. Knapcynescu


Crises sous contrôle

D’intimidations en fictions,
La peur fait l’unité de la nation…


Le Belondor, qui semble s’être juré de garder sa population dans une crise perpétuelle, ne manque point d’imagination pour chercher querelles. Et quand les opposants réels ne suffisent plus, la « Première Démocratie du Micromonde » n’hésite pas à s’en inventer. Hallucination collective ou manipulation de masse par le pouvoir en place ?


Le Très Saint et Très Syiste Empire du Belondor, s’il faut en croire ses dirigeants, est sans cesse mis en péril par mille et une menaces internes et externes. C’est un fait, même si cela ne l’a jamais empêché de profiter de l’instabilité de ses voisins pour procéder à quelques annexions, tout cela au nom de la sacro-sainte mission civilisatrice, laquelle ressemble, du reste, bien plus à une destruction, discrète mais systématique, de l’identité ante colonisatrice dans une politique d’assimilation, d’impérialisme culturel. Ainsi a-t-on procédé au changement de tous les noms de pays, de villes, de bourgades ou de simples forêts pour leur donner une consonance belondaure, tandis que même la population locale est dans l’obligation de changer de dénomination, dernière marque presque d’une histoire antérieure à l’occupation, si elle souhaite disposer de droits citoyens et avoir son mot à dire dans sa propre gestion. « Un privilège », dit-on dans l’administration impériale. Ne parlons même pas des constructions luxueuses qu’entreprennent les gouverneurs, d’un style ne prenant absolument pas en compte les canons architecturaux locaux.

Ailleurs, on aurait hurlé à la tyrannie, on aurait posé des bombes. Mais l’Empire connaît sa meilleure arme contre les mouvements de foule : la peur… L’armée ne cesse de parader dans les rues, exhibant ses monstres d’acier comme d’autres exposent leurs collections d’art, rappelant par là même le rapport de force entre vulgaire populace vaincue et glorieux soldats victorieux. Et à ceux qui veulent protester contre les essais nucléaires en Ismarkie, qui ont, au fond, le même rôle démonstratif, on ne permet qu’une manifestation d’une durée ridicule en regard de la gravité des faits. Et, bafoués jusque dans leur orgueil, victimes de la dépréciation de leur culture (les clichés qui circulent sur les indigènes valent de l’or par leur stupidité condescendante), ceux qui osent encore opposer la moindre résistance sont marginalisés et qualifiés de terroristes, quand bien même leur lutte reste-t-elle pacifique l’amalgame est des plus faciles. Le Parti Syiste Monarchiste s’en est pris ainsi à plusieurs reprises, par médias interposés, à Nathaniel Ramus, pressenti alors à la présidence du dernier parti d’opposition, rappelant insidieusement son engagement pour une Ismarkie plus autonome dans le but, à peine voilé, de le décrédibiliser.

Ainsi étouffe-t-on les insurrections en pays conquis : le Belondor déshumanise le passé, impose sa culture, démontre sa puissance, marginalise les nostalgiques qui auraient encore le malheur de vouloir revenir en arrière. La boucle est bouclée, l’esclave enchaîné.

Un Empire traitant ses « possessions » avec condescendance, qu’y a-t-il de plus ordinaire ? Mais si les moyens sont plus civilisés, le rouleau compresseur sévit même en Métropole, où on pourrait le résumer en « politique de la carotte et du bâton ». La carotte peut prendre la forme d’un titre (qui fait, ma foi, joli sur la carte de visite), d’une place dans le gouvernement (le pouvoir ! quoi qu’on en dise, il n’y a que ça de vrai) ou, comble de la vacuité des petits plaisirs d’une aristocratie en pleine décadence, d’une invitation à la sauterie ultraselect de l’Archiduc de Quentrum à Saint-Marc. Mais que demande l’élite, quand la famille impériale la gave de panache pour acheter son soutien ? Certainement pas la remise en cause de la légitimité d’un Empereur aussi généreux, peu importe que ce despote (mal-)éclairé se pique de se prendre pour un monarque absolu…

Le bâton, lui, frappe les brebis galleuses qui se refuse de soupirer pour un peu de paillettes ou un ou deux titres de noblesse. Le bâton, c’est le procès intenté contre Rakel Svalen pour négationnisme et diffamation, c’est les accusations de soutien au terrorisme lancées contre la personne de Nathaniel Ramus, c’est les menaces de l’Archiduc de Quentrum à l’encontre de son ex-femme si elle persistait à vouloir adhérer au Mouvement Social-Progressiste. C’est, plus encore, la perte d’un droit que les Belondaures appellent « privilège » : la citoyenneté, pour laquelle ils ont parfois abandonné jusqu’à leur nom.

Tout ceci fonctionne à merveille au sein de l’élite, qu’elle soit intellectuelle ou industrielle. Mais quelle arme pointer contre les mouvements de foule ? On ne peut, comme dans les colonies, décemment se permettre de « tirer dans le tas » face à sa propre population. La solution, dès lors, est de montrer du doigt un ennemi bien pire que les autorités. « Pendant que nous nous querellons pour des queues de cerises, sottises démocratiques, l’Ennemi en profite pour nous envahir », tel est le message subliminal que veut faire passer l’Etat.

Longtemps cet ennemi a été Avaricum, mais les Accords d’Elbêröhnit concernant le protectorat de l’Argentorate-Occidentale a normalisé les relations entre les deux pays. Alors, quid de la relève ? Le Mnibet sembla dans un premier temps pressenti, mais c’est avant que l’armée et la diplomatie belondaures ne se ridiculisent en « oubliant » d’aller chercher ses ressortissants qu’elle avait promis de rapatrier (Voir Contre-attaques d’Empires, Lugner-Denuziant du 19/05 2007). Par dépit, on se retourne ainsi contre le Bouddhinsme, cette secte originaire du Mnibet qui détournent les bons Syistes de la « vraie Foy ». C’est ainsi qu’on laisse de jeunes fanatiques incendier un temple, qu’on laisse ces même bras vengeurs de Sevan s’en prendre au vieux Chaitanya Chinmay, l’homme qui introduisit le « poison » au Belondor.

Et puis, face à l’émoi dont l’ampleur n’avait en aucun cas été prévue, on condamne l’acte avec hypocrisie avant de lancer des accusations sans queue ni tête, mystérieusement toujours tournées contre ceux qui ont les yeux bridés : d’abord l’industriel Shingen Ito, puis les indépendantistes ismarkais. Est-ce là une forme de racisme, de mesquine vengeance contre les hommes qui auraient le malheur de partager des traits communs avec les Mnibétains ? Ou le refus de punir les véritables coupables d’un acte qu’on approuve tacitement ? L’ennemi est donc désigné, mais il ne faudrait pas qu’un martyre trop flagrant fasse l’inverse de l’effet recherché… Car il y a un défaut à cet ennemi-là : il ne représente pas une menace directe. Qui, en effet, pourrait en toute bonne foi prétendre trembler devant un vieux religieux porteur d’un message de paix ou une petite révolution de bric et de broc tout droit sortie de son lointain désert ? L’un et l’autre peuvent faire des dégâts, certes, mais leurs moyens restent limités en comparaison au pouvoir impérial…

Non, pour maintenir la cohésion nationale il faut au Belondor un ennemi à sa taille. Et quand sa position précaire d’Etat associé à la Conférence des Nations ne lui permet pas d’engager un réel conflit ouvert, l’Empereur et ses sbires se sont livrés à une des campagnes de désinformation les plus complètes, une machination gargantuesque impliquant un véritable lavage de cerveau collectif qui n’a absolument rien à envier aux pires dérives merksistes-luninistes. Toute l’histoire prend pour origine un Etat-tampon au doux nom de dernière phase d’un cycle ovarien (celle de la dégénérescence du gamète non fécondé pour être exacte) : Lutéale, République bananière, misogyne, ségrégationniste, bref en un mot comme en mille, soyons francs : rétrograde, d’autant plus qu’elle offre les pleins pouvoirs à un Président surpuissant. Nabelnine Ier aurait été invité à imaginer sa société idéale qu’il ne se serait pas pris autrement, sinon peut-être le mode d’élection du chef d’état qu’il aurait préféré héréditaire comme tout bon aristocrate qui se respecte. La preuve n’est-elle pas d’ailleurs que le Belondor a adopté son mode de scrutin ?

C’est là-bas qu’on entend pour la première fois parler de Gélèbre, un spectre énigmatique qui aurait colonisé Lutéale il y a bien longtemps…

Peut-être leur exclusion du Sommet de Yaltabys, où se décidera sans eux l’avenir des territoires encore non occupés, qui inspira aux dirigeants du Belondor cette solution désespérée (Voir Une proposition surprenante au Congrès, PryaTwo, Flash spécial du 06/09 2007). Quoi qu’il en soit, le 33 Maxenine (NDLR : 18 septembre du calendrier belondaure), quelques jours après avoir annoncé officiellement qu’il estimait son pays désormais assez mâture pour assumer la démocratie et qu’il se limiterait désormais à un rôle d’arbitre, l’Empereur, grave, fait une nouvelle allocution télévisée : « Voilà, plusieurs jours, la flotte gélèbroise a tiré sur des navires de la Marine Impériale au large des côtes de la République lutéalienne (…), considérant que les eaux territoriales lutéaliennes restaient les leurs alors que pourtant elles sont possession de la République de Lutéale. (…) J'ai alors eu connaissance (…) que Gélèbre, gêné par notre expansion et notre croissance - sachant que nous sommes passé à la deuxième puissance économique micromondiale, alors qu'ils sont désormais troisièmes et derrière nous - avait comme ambition de déstabiliser le Très Saint Empire (…) [et] a décidé de nous menacer non plus seulement militairement mais en notre sein même. ».

Je m’arrête là, tout ceci étant déjà plus qu’édifiant : si mettre le Belondor sur la seconde place d’un prétendu classement économique micromondial est déjà présomptueux en soi, prétendre que Gélèbre, dont nul n’a jamais entendu parler en dehors de l’axe Lutéale-Belondor, tiendrait la troisième position rend ce classement plus que douteux, pour ne pas dire acadabrantesque. D’ailleurs, qui est premier ? A tout hasard, ne serait-ce pas une certaine République bananière, ovule dégénérescent de l’idéal Nabelniste ?

Mais le miracle ne s’arrête pas là : les cartographes, bouleversés par la crise actuelle, font non seulement surgir des flots trois nouveaux continents (Olmanole, Biélasie et Suylde), mais n’hésitent à révolutionner la géographie du seul continent existant sur les anciennes cartes. Pour comprendre l’ampleur des changements, voici une représentation du continent en question, issue de la carte la plus récente de feu l’OMF / Terrae :

Lugner-Denuziant : De pire Empire Continentsudomfterraebx5
Continent Austral
( OMF / TERRAE )


Il est certain que, après la mort du Fantispa et d’Ortika et le ralentissement d’activité au Silverland, le Belondor devait quelque peu s’y ennuyer. Mais à ce point :

Lugner-Denuziant : De pire Empire Cartebelondaurepetityw7
Le Micromonde Belondaure
Reconstitution à partir de fragments utilisés par l’Etat-major


Ortika aurait ainsi été colonisée par le Locquetas, le Manzambala par la mystérieuse Gélèbre, tandis qu’Avaricum s’est mystérieusement mise à dériver pour se raccrocher au Continent Austral, devenu « Centralie ». A noter aussi : sur les cartes de l’OMF / Terrae, l’Argentorate, d’une taille beaucoup plus importante que sur la version belondaure, est située au nord, entre Ortika et Ydémos.

Pour ce qui est des nouveaux venus, il est amusant d’apprendre que, selon les belondaures, la Biélasie serait « entièrement peuplé de centraliens issus de la colonisation », l’Olmanole le continent « le plus peuplé du Micromonde » et la Suylde celui « le plus pauvre et sujet à [la] convoitise des grandes puissances micromondiales ». Du côté de la Centralie, le « continent le plus développé », le Royaume d’Eurone et le Grand-Duché d’Hollyade se seraient joints à Gélèbre dans des déclarations de guerre. Mais l’invention la plus amusante reste la « République Nationale de Bordurie », qui aurait émis le souhait de rester neutre, et son idéologie « Moustachiste » prônant une épuration raciale. Pour rappel, le Belondor traîne derrière lui un long passé raciste, en témoignent certains propos du Prince Ismarkus d’Eslagne que l’Empereur n’aurait pas désavoué, datant du 29 mars 2007 : « Les Belondaures sont conçut pour regner sur le genre humain. Nous sommes du fait de notre Rasseneinheit l'Herrenvolk du Micromonde. Dans ce monde la puissance est une question de race ».

Mais revenons sur les paroles de Nabelnine : « [Gélèbre] a décidé de nous menacer non plus seulement militairement mais en notre sein même. ». L’Ennemi, l’Axe du Mal, non seulement s’attaque aux vaisseaux belondaures, mais aussi infiltre les institutions, finance les terroristes, prépare un coup d’état qui a été –Sevan soit loué !– découvert juste à temps. Celui-ci aurait visé à transformer le Belondor en véritable monarchie parlementaire… La belle jambe, car désormais toute personne affichant sa préférence pour ce régime pourrait être accusé de complicité avec Gélèbre ou (pire ?) d’obstruction au bon fonctionnement de l’Etat en période de crise.

Ce même 33 Maxenine 2709, l’Empereur balaie d’un geste toutes les avancées démocratiques qui ont pu être faites : d’un seul et unique décret il abroge la Constitution, dissout le Sénat, la Chambre des Chevaliers, la Cour des Comptes et la Cour Impériale de Justice et nomme trois de ses partisans pour former une Commission ayant pour seule raison d’être d’écrire une Constitution sur mesure. L’ancienne Constitution permettait, certes, de donner provisoirement les pleins pouvoirs à l’Empereur, mais pourquoi se contenter de provisoire quand l’état d’urgence peut excuser le passage au définitif ? Quand on peut jouir en toute impunité du droit de museler l’opposition, faisant mine de l’accuser de haute trahison ?

A qui profite le crime, les mensonges, les manipulations, l’état d’urgence, la peur dans le regard des compatriotes ? A une élite qui, craignant qu’un excès de démocratie ne menace leur position, enferme leurs masses dans un fantasme de guerre, un monde qui n’existe que par l’Empire, pour l’Empire, une vision ferait passer pour fou quiconque en parlerait hors de la zone d’influence du Belondor. Une folie qui risque de les couper à jamais du reste du Micromonde, s’ils n’en prennent pas conscience avant qu’il ne soit trop tard… Pour créer le leur propre ? Mais si un micromonde est, par définition, une fuite du réel vers un monde d’autistes, qu’en est-il de celui qui fuit jusqu’à la réalité virtuelle à laquelle il a adhéré ?
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