Avant de commencer ce cours, je rappelerai un principe essentiel du métier de journaliste : Le plus important n'est pas de pisser de la copie, c'est de tout mettre dans le bon ordre.
Le journaliste doit avoir un impératif, dans la rédaction de ses articles : aller droit au but ! De fait, pour qu'une information soit lue, il faut d'abord qu'elle soit vue et qu'elle accroche. Ensuite, il faut qu'elle soit facilement accessible. C'est pourquoi le style journalistique va directement à l'essentiel.
Le journaliste doit répondre d'entrée de jeu aux six questions : qui ? quoi ? quand ? où ? comment ? pourquoi ?
1)Qui ? C'est le sujet de l'information :
- un homme a fait ceci... a déclaré cela...
- un événement a eu lieu (manifestation politique ou culturelle, célébration, etc.)
- un fait s'est produit (le coût de la vie a augmenté, un vol a été commis, un incendie s'est déclaré, etc.).
2)Quoi ? C'est l'action (le verbe de la phrase) :
- la situation est bloquée entre les partenaires
- une réunion s'est tenue...
- des policiers ont arrêté...
- le syndicat met en garde le gouvernement
- les tarifs ont baissé...
3)Où ? Dans tel lieu : dans tel pays, région, département, ville, établissement... à tel étage ces précisions sont importantes car elles indiquent la proximité géographique de l'événement.
4)Quand ? A telle date :
Hier, le quinze mars dernier, d'ici une quinzaine de jours...
L'année en cours n'est pas indiquée sauf au début de la nouvelle année.
Il faut toujours penser au décalage entre le moment où l'article est écrit et celui de la parution (hier ? demain ?)
Dans certains cas, l'événement ne peut être présenter ni au passé, ni au futur :
Ex. "La DAE d'Abalecon devait rencontrer son homologue pryan à la fin de la semaine."
5)Comment ? Par quels moyens ? De quelle façon ?
- les terroristes ont revendiqué l'attentat dans un communiqué adressé à...
- selon des modalités encore à définir, la société Trucmuch va prendre des parts dans la société Frapadingue.
- le fonds de garantie sera constitué par des prélèvements obligatoires
- le vol a été commis par effraction
- de source bien informée l'on apprend que...
6)Pourquoi ? Les causes, les objectifs, les raisons
- pour protester contre la disparition de la machine à café, les fonctionnaires ont décidé que...
- parce qu'il veut en finir avec le travail clandestin, le gouvernement a décidé de...
Un plan d'article est toujours déterminé par le message essentiel. Un bon plan, c'est celui où les informations sont hiérarchisées et organisées.
Quand l'information n'est pas hiérarchisée, les éléments se succèdent sans fil conducteur clair (dans l'ordre de la prise de notes du journaliste ou de sa découverte des faits). Rien n'est mis en valeur, les informations essentielles ne ressortent pas.
Résultat : uniformité, platitude... et ennui pour le lecteur.
Il faut donc "avoir un plan", qui ne correspond pas forcément à l'idée classique (ou scolaire) du plan.
Le plan dialectique (la bonne vieille thèse-antithèse-synthèse) est à bannir dans un article de presse. La synthèse étant la partie la plus intéressante, il vaut mieux qu'elle se trouve au début qu'à la fin. D'où le plan anti-dialectique suivant :
- le titre dévoile la conclusion
- le chapô et le premier paragraphe apportent la synthèse de l'information
- l'article donne les éléments justificatifs de la synthèse.
Le plan chronologique, qui expose les faits dans l'ordre où ils se sont déroulés, peut sembler la manière la plus naturelle de rendre compte des événements. Il a quelques inconvénients : - il joue contre la loi de proximité.
Voilà. Des questions ?